top of page

Sumnium Mundum

Chaque document contient plusieurs pages. N'hésitez pas à naviguer entre celles-ci par le biais des flèches oranges à gauche et à droite. Vous pouvez naviguer entre les différents document à l'aide de l'Ancre à droite de la page.

Le Livre du Divin

Notes en Vrac

Notes en vrac

Recueil de notes à propos du Faiseur de Mondes, 1988

 

 

« Son nom est inconnu, son âge aussi, mais à l'heure où j'ai écrite cette note, nous sommes en 1988. 

J'ai appris avec le temps que son apparence était aléatoire, chacun de mes compagnons l'a vu avec un visage différent. Moi, je l'ai rencontré sous les traits d'une vieille femme mais il lui arrive d'utiliser d'autres apparences, celles d'un enfant, d'un animal, d'un de vos proches aussi, ou bien simplement celle d'un de vos futurs compagnons... On dirait qu'il utilise des apparences différentes afin d'avoir un impact différent selon les personnes qu'il rencontre.

Le Faiseur de Mondes adapte aussi son attitude à ses interlocuteurs, mais il y a toujours deux points récurrents : il est joueur, et particulièrement fier. C'est certain qu'il aime sa personne mais aussi ce qu'il fait avec nous. Je ne suis pas sûr qu'il fasse réellement preuve de sentiments et d'émotions, mais il manipule très bien les gens. Il peut se montrer à la fois gentil et méchant ; c'est une personne imprévisible qui ne semble pas faire preuve de préférentisme envers quiconque.

Il semble improbable qu'il soit humain, comme vous et moi. Certains pensent qu'il est de nature divine, d'autres qu'il s'agit d'un sorcier. Il y a même certains nihilistes qui pensent que nous sommes tous morts, ou endormis, et qu'il n'est que le fruit de notre conscience, qui, dans l'attente d'être réincarnée, nous a placée dans le monde de l'imaginaire. Le fait est qu'aucune réponse sérieuse n'existe. Le Faiseur de Mondes suscite de nombreuses interrogations et est également la source d'une certaine fascination de la part des fanatiques. Ce qui semble être certain, c'est qu'il se nourrit de nos émotions et que cela lui permet de vivre. C'est la seule chose qu'il a daigné avouer. »

Journal d'une Psychologue

Journal d'une Psychologue

Prologue

 


Beaucoup diraient que Le Faiseur de Mondes est un être insensible, incapable d'amour, d'affection, ou même d'une quelconque émotion. Beaucoup le voient comme un monstre, ou un Dieu que la solitude a éloigné de la réalité. Beaucoup le détestent pour cela, parce que ces expériences qu'il fait de nous nous donne l'impression qu'il s'en fiche éperdument de nos personne, qu'il ne se préoccupe pas de nos ressentis, de nos émotions, qu'il préfère faire ses petites expériences en douce, comme un gosse au dessus d'une fourmilière.

Vous savez quoi ? Je devais être la seule naive à avoir eu pitié de lui. Je ne l'ai jamais élevé au rang de "Divinité" ou "Être supérieur". C'est sans doute parce que mon côté psychologue a voulu y voir une personne malade qu'il me fallait soigner... Le cas le plus difficile de toute mon existence. Je ne pense pas qu'on puisse soigner le Faiseur de Mondes. On parle souvent de folie émanant des sujets qui restent seuls trop longtemps. L'homme est un animal social, il a besoin de contacts sociaux pour s'aider à avancer, et ces hommes qui se retrouvent perdus sur une île déserte, par exemple, reviennent avec des traumatismes, souvent liés à la solitude.

Le Faiseur de Mondes, je l'ai vu comme l'un de ces traumatisés, à une échelle qui dépasse l'entendement. Des siècles et des siècles de solitude ont donné cette chose. Il ressent, pour sûr. Il ressent des milliers de choses et son contact avec les hommes ne le fait que s'humaniser d'avantage, mais. Il ne comprend pas. Il ne peut donner de mots à ses ressentis, il ne peut donner de définition. La palette émotionnelle humaine est variée de milliers de nuances, les comprendre prendrait des milliards de mots et d'études. Chaque variante d'une langue à l'autre est différente... Et lui cherche une définition exacte de chaque chose. Il cherche la Vérité. En matière d'émotions, il n'y a pas de Vérité.

Je suis restée avec lui, une fois que tous les autres invités étaient morts ou partis. Je pense qu'il a adopté une forme d'affection égoïste pour moi, puisque je l'ai accompagné et qu'il refusait de me laisser rentrer dans mon monde, comme les autres. Je l'ai suivi dans l'Abysse, dans ses différents mondes, il m'a offert les formes que je souhaitais, un homme, une femme, son ombre, tout cela pour l'accompagner, et être avec lui. La solitude n'est pas quelque chose qu'il est capable de supporter, c'est pour cela qu'il s'entoure d'autant de petites personnes. C'est pour cela que je suis là, moi aussi. Toujours avec lui, toujours présente. 

Je ne saurais dire depuis combien de temps je vis, depuis combien de temps je suis avec lui. Le monde à ses côtés est bien différent de celui dans ses mondes. La notion du temps est altérée sans conception de jour et de nuit. Peut-être un siècle ? Notre histoire est de loin étrangère à tout ce que vous pourriez vivre, entre Hommes, puisque nous sommes au dessus de tout, au dessus de vous, au dessus du reste. J'en perds presque ma notion d'humanité, j'en oublie les questions existancielles telles que "rentrerai-je un jour ?". J'en oublie le vrai monde. Ai-je eu vraiment des parents qui se sont inquiétés de mon avenir ? Ai-je réellement été à l'Université ? Ai-je réellement vécu avant d'être ici ? 

Des questions qui se bousculent dans ma tête mais qui s'effondrent quand il est là. Je n'abandonnerai jamais cette aventure. Elle est tout pour moi.

Jusqu'où cela me mènera ?

H.

Archives de l'ASG

Archives ASG

Notes du Professeur Landrain, 23/11/2017

« C’était en 1995.

A 9 ans, après avoir connu les horreurs de l’orphelinat et de la guerre, une petite fille s’est endormie. Elle a été placée en institutions, dans des hospices, où son corps a été promené, protégé, d’hôpital en hôpital, par un homme qui ne désirait pas qu’on la débranche. Son petit corps a grandi, elle est devenue femme. Quand nous l’avons découverte, elle était dans sesmondes depuis déjà une trentaine d’années. Nous n’avions jamais vu quelqu’un, outre Dame Helena, vivre aussi longtemps à ses côtés.

Nous avons décidé de nous occuper d’elle. Elle a rejoint la famille et plusieurs générations d’invités se sont succédés à ses côtés, s'occupant d'elle, changeant ses perfusions, lavant son corps vieillissant, lui tenant compagnie, lui lisant des histoires...

En 1995, alors qu’elle avait 89 ans (textes d’archives à l’appui), nos machines se sont affolées, au même rythme que son cœur de vieille femme. Ses yeux se sont ouverts et elle a fixé le plafond pendant un court instant, avant de nous regarder, nous qui étions tous attroupés autour d’elle. Elle a cherché à parler.

Notre médecin l’a alors débarrassée du tube à oxygène qui lui obstruait la gorge, et elle nous a souri, comme si elle se réveillait d’un long rêve, en réalisant peu à peu ce qui lui était arrivé. Son corps était très faible, elle ne pouvait pas bouger, elle pouvait à peine garder ses yeux ouverts et tendre le cou, et pourtant, elle a fait tous les efforts du monde pour nous regarder, les uns après les autres. Au fond, c’est comme si elle savait, comme si elle nous reconnaissait.

Aucun monde ne nous avait reliés, et pourtant, nos visages, nos regards, ont dû être marqués par les temps passés dans les mondes merveilleux du Faiseur de Mondes. 

Elle a laissé un long moment de silence, afin de retrouver son souffle, puis, comme poussée par une force surnaturelle, alors que son cœur, lui, battait à se détacher de sa cage thoracique (nous l’entendions grâce à l’électrocardiogramme), elle a murmuré (avec une voix douce et carillonnante comme celle d’une petite fille) :

« Je me nomme Albane, Princesse d’Asgard. Ne l’oubliez pas. » 

Cette femme que nous avions gardée, protégée, avait enfin un nom, et un titre. Elle savait ce qui l’attendait, c’était comme si elle voulait laisser sa marque dans le monde réel, nous rappeler qu’elle a existé, elle qui est restée si peu longtemps ici.

Nous n’avons jamais su pourquoi elle a parlé de Asgard, ni pourquoi elle en était la princesse (nous avons supposé après coup qu'il s'agissait de l'un de ses mondes), mais en plus de graver ses derniers mots sur son épitaphe, nous avons décidé de nommer les Mondes ainsi : Asgard. Pour cette petite fille qui a passé sa vie entière là-bas.

‘Albane, Princesse d’Asgard.
1905- {1915-1995} -1995

Puisse la mort t'avoir ramenée à ses côtés' » 

L'entité égarrée

Entité égarée

Je veux vous offrir vos rêves les plus fous...




J'ai besoin de vous, ô Hommes. J'ai besoin de votre force et de cette chose de vous nommez « Émotion ». J'en ai besoin, c'est cela qui me nourrit, j'aime savoir, comprendre, décortiquer les choses, c'est cela qui me permet de vivre, c'est ce qui me donne l'envie de continuer. J'ai besoin de vos émotions, de votre Espoir, et de votre Désespoir. 

Ne m'en voulez pas, ô Hommes. Ne m'en voulez pas, car si j'ai créé ces mondes, c'est pour survivre. Je vais tâcher de les rendre les plus agréables possible pour vous. N'avez-vous jamais rêvé de vivre dans mille mondes à la fois ? De rencontrer ce que la conscience même vous empêche d'imaginer ? De voir des paysages si fous qu'ils auraient l'air de peintures à vos yeux ? De vous réveiller un matin en vous apercevant que tout autour de vous avait changé ?

Vous avez tous eu ce rêve un peu fou de vivre auprès des fées, dans un monde où les vampires existent, là où vous pouvez être magicien... Tout simplement, là où l'imagination n'a pour comble que la réalité.

 

Je vais vous offrir cette possibilité. Je vais vous offrir vos rêves les plus fous.



Inutile de vous opposer à moi, vous savez... Inutile de me fuir, inutile d'avoir peur de moi, je ne suis pas là pour vous faire du mal. Je ne suis là que pour vous offrir tout le bonheur, à portée de main. Je suis là pour vous, pour vos rêves.
 

Naissance d'un nouveau monde

Naissance d'un nouveau monde

Day 20 • Matin

 

C'est le début du Festival de Midi. La journée commence simplement, les premières processions, les stands ouvrent. La grande roue tourne déjà, et on voit défiler dans les rues les célébrés de cette année, ceux qui vont recevoir leur Ghost. 

Les Natifs s'avancent. On dit qu'ils sont moins nombreux cette année. On dit que certains ne se sont pas présentés. Ça parle beaucoup dans l'assemblée, on ne comprend pas. Pourquoi un natif refuserait de se présenter ? Qu'est-ce qui va arriver aux absents ?

Puis on nous rassure. L'heure est à la fête, pas aux inquiétudes.

Des affiches tournent dans le festival. Un visage, un nom aux lèvres de chacun.


« Arsen Lucassen ».

Le terroriste. Il a un nom, il a un visage, on le connaît à présent. Un adulte. Encore un adulte. C'est toujours de la faute des adultes. Notre festival a failli être annulé à cause d'un foutu adulte. Ne laisseront-ils jamais les Enfants en paix ?

DAY 20 • APRÈS-MIDI

Il paraît qu'ils l'ont capturé. 


Il paraît qu'il sera exécuté durant le second jour du Festival. Il ne verra même pas les natifs consommer leur Ghost. Quelle honte !

bottom of page